jeudi 1 juin 2017

Gérald Darmanin évoque l’instauration d’un jour de carence, qui serait compensé


Publié le 31/05/2017 sur http://www.lagazettedescommunes.com/508252/gerald-darmanin-evoque-linstauration-dun-jour-de-carence-qui-serait-compense/
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Claire Boulland
C’en est fini des premiers entretiens entre les organisations syndicales (OS) de la fonction publique et Gérald Darmanin. Le ministre de l’Action et des comptes publics a terminé son premier tour de table, mardi 30 mai 2017. Il aurait confirmé l'instauration d'un jour de carence, compensé a priori par des mesures de prévention et de prévoyance.
La FA-FP était l’une des dernières organisations syndicales (OS) reçues par le ministre de l’Action et des comptes publics, à l’Hôtel Cassini mardi 30 mai 2017, avec la CFTC FAE et la CFE CGC.
La semaine passée, la FO était ressortie « inquiète des premiers échanges », la CFDT disait « ne pas être naïve » , l’Unsa « vigilante » et la CGT « désormais dans l’attente des résultats des élections législatives ». Gérald Darmanin leur avait en effet soutenu que l’engagement d’Emmanuel Macron de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires partant à la retraite sur le quinquennat serait « tenu », tout en refusant une approche « comptable ». Il leur a été assuré qu’un débat sera mené « au préalable » et la « méthode du chiffre » évitée. Ce mardi, il a d’ailleurs précisé à la presse que cet objectif  se réalisera par le biais de la « modernisation », maître mot de son action (lire l’encadré), a-t-il répété, évoquant notamment le numérique.

Jour de carence dans la fonction publique

Le ministre de l’Action et des comptes publics avait également défendu la semaine passée le projet d’Emmanuel Macron de rétablir le jour de carence. La FA-FP dit à ce sujet s’être vue confirmé « l’instauration d’un jour de carence dans la fonction publique, compensé a priori par des mesures de prévention et de prévoyance, comme seront également compensées les conséquences de la hausse de la contribution sociale généralisée pour les agents publics », d’après Bruno Collignon, président de la FA-FP.
Contactée, Mylène Jacquot (CFDT) explique avoir compris qu’un tel outil pourrait être proposé, « mais cela n’était pas si clair, restons prudents ». L’Unsa indique, elle, « avoir [aussi] compris qu’il y aurait un futur dispositif allant dans ce sens » : la « piste de réflexion » d’un jour de carence compensé par des mesures de prévention et de prévoyance serait « éventuellement plus juste qu’un simple jour de carence », sous entendu sans compensation. Mais il faudra en débattre et cela prendra du temps », selon Luc Farré, secrétaire général de l’Unsa Fonction publique.
« Outre les incertitudes sur le caractère général et égalitaire d’éventuelles compensations [que l’on nous a aussi évoqué], le jour de carence demeure une mesure vexatoire entretenant le mythe du fonctionnaire abusant des arrêts maladies », commente pour sa part Baptiste Talbot, secrétaire général de la CGT services publics. 
Les services du ministère n’ont pour l’heure pas confirmé ces propos tenus auprès des OS.

L’échéance déterminante des législatives

Toutes les organisations syndicales se disent dans l’expectative des résultats des élections législatives des 11 et 18 juin. Après seulement pourront réellement débuter les débats sur le programme du président de la République pour la fonction publique territoriale.
FOCUS

Gérald Darmanin veut un « dialogue social original »

A l’issue de ces deux semaines d’échanges avec les organisations syndicales, Gérald Darmanin a rappelé son attachement à la fonction publique et ses agents, avec quelques mots plus appuyés à destination des Agents spécialisés territoriaux d’école maternelle (Atsem), les policiers et les gendarmes.
Il écrira dès la semaine prochaine aux neuf syndicats, pour synthétiser les engagements pris : un rendez-vous salarial à l’automne (sans vouloir se prononcer sur une revalorisation du point d’indice en 2018), la constitution d’un calendrier partagé pour construire un « dialogue social original ». Mais aussi afin de « trouver un moment pour réfléchir avec les agents publics à la modernisation des services publics ». Ce travail devra être mené en « interministériel ». « Cela prendra-t-il la forme d’États généraux ou d’assises ? Ce ne sont pas les mots qui sont importants », a-t-il ajouté.
Il indique aussi prévoir trois rendez-vous par semaine sur le terrain, auprès des agents.

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