jeudi 20 juillet 2017

L'engagement syndical est trop souvent discriminé

L'engagement des salariés au sein d'un syndicat reste encore "trop souvent stigmatisé" en France, dénonce le Conseil économique, social et environnemental (Cese) dans un rapport. 

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Tentatives de licenciement abusif, sanctions disciplinaires injustifiées, chantage à l'emploi, harcèlement ou encore humiliation... Il ne fait pas toujours bon d'être syndiqué au sein de son entreprise. "Aujourd'hui encore, alors qu'il devrait être reconnu, l'engagement syndical est trop souvent stigmatisé", souligne le Cese dans son rapport "Repérer, prévenir, lutter contre les discriminations syndicales" publié jeudi 13 juillet.
Si le dialogue social a fait de la France l'un des pays les plus protégés en matière de droit du travail, les employeurs ne sont pas toujours convaincus de son efficacité, explique rapport. "Ceci explique que certains d'entre eux ont des comportements antisyndicaux", car ils ne voient dans l'engagement syndical que "la manifestation d'une opposition irréductible".
UNE DISCRIMINATION "COMPLEXE À REPÉRER"
Ce qui peut entraîner des comportements discriminatoires à l'encontre des salariés syndiqués. Selon le baromètre du Défenseur des droits et de l'Organisation internationale du travail*, cité dans le rapport, 11% des salariés du privé et 11% des agents du public estiment en avoir été victimes.
14% d'entre eux pensent avoir été les témoins de discriminations syndicales. Ces actes discriminatoires auraient en effet également "valeur d'avertissement pour les autres salariés que l'on cherche à dissuader de s'engager syndicalement".
De son côté, la CGT a recensé en 2015, au sein de son propre syndicat, 165 cas de médiations et actions en justice liées à discrimination ou à la répression syndicale (absence ou retard de déroulement de carrière, entrave à l'exercice de l'activité syndicale...).
Toutefois, cette discrimination est "complexe à repérer et à appréhender", souligne le rapport, qui déplore le peu de statistiques sur le sujet.
COMMENT PROTÉGER LES SYNDIQUÉS ?
Dans ce contexte, "il est urgent" "de protéger et de conforter les femmes et les hommes, employeurs ou salariés, qui s'investissent dans des tâches de représentation" et qui "participent à la performance économique, sociale et environnementale" dans les structures privées et publiques.
Parmi les propositions du Cese : la publication régulière des statistiques d'autorisation des licenciements des salariés protégés; un rapport triennal gouvernemental, à l'intention de l'Assemblée nationale; des campagnes médiatiques gouvernementales pour valoriser la syndicalisation ou encore la publication, par le ministère de la Justice, de données sur les contentieux en matière de discrimination syndicale.
* Issu d'un échantillon de 500 salariés du secteur privé et 500 salariés du secteur public.

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